Ce que nos maladresses essaient de dire ...

Etre adroit, c’est développer une qualité de présence à soi, aux autres et à tout ce qui peut survenir dans notre champ perceptif ». Un inconvénient pour les intellectuels et les rêveurs, plus souvent dans leur tête que dans leur corps. « Le monde imaginaire, qui se rapporte souvent à l’enfance, les protège d’une réalité qu’ils ne veulent pas ou sont incapables de vivre . Lorsqu’ils y sont malgré tout confrontés, ils tentent de s’en défendre en manifestant un comportement inadapté.

Ce Pierrot lunaire toujours à un nez de se prendre à un réverbère est ce personnage que nous ne voudrions jamais camper… Mais c’est oublier que le maladroit inspire aussi la sympathie ! C’est un antihéros qui nous touche par sa faiblesse. Sa devise – « Le ridicule ne tue pas » – lui permet de passer de la honte à l’humour clownesque, de transformer l’agacement en brin de charme. Alors, comme lui, nous pourrions apprendre à dédramatiser l’échec. Que l’on manque de dextérité pour les tâches que l’on méprise ou pour celles que l’on aimerait réussir, quel bonheur de refouler toute ambition de bien faire ! Après tout, nous ne sommes pas des machines.

QU’EST-CE QUI CLOCHE ?

LA VUE ? « Je ne l’avais pas vu ! » Le maladroit s’excuse souvent pour sa défaillance visuelle. Mais se concentrer sur ses perceptions oculaires ne lui évitera pas les collisions. En effet, il souffre aussi d’une mauvaise sensibilité kinesthésique, celle à qui l’on doit la conscience de nos mouvements, de la
position et de la tension de nos muscles. D’où des gestes parfois trop brusques.

L'EQUILIBRE ?Quelquefois, le sens de l’équilibre est perturbé. Ou la latéralité. Car nous avons tous un côté, le droit ou le gauche, qui domine lorsque l’on mobilise l’œil, la main ou le pied. D’ailleurs, certains écoliers, écrivant de la main droite avec un œil directeur à gauche, rendent des cahiers sales à l’institutrice.

LE POIDS? La conscience de l’environnement fait aussi défaut au malhabile qui a du mal à se représenter son corps dans l’espace. Les personnes sujettes aux kilos yo-yo ont ainsi tendance à se cogner, faute d’estimer correctement leur gabarit.

L’idéal ? Pratiquer un sport collectif. On s’entraîne à la manipulation des objets (ballon, raquette, épée, etc.) ; on est obligé de se placer et de se déplacer convenablement dans l’espace, de se positionner par rapport à un partenaire ou à un adversaire, de viser juste ; et on encourage l’effort d’adaptation de l’organisme face à l’imprévu. Mieux que les fléchettes ou la pétanque