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Roses et Orties
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18 août 2023

...L'obligation au bonheur...

 L'euphorie perpétuelle.

Le fil conducteur du livre de Pascal Bruckner philosophe, romancier, essayiste et même sociologue sera donc le devoir, l'obligation, le culte du bonheur dans notre société, le souci obsessionnel de l'argent, le poison de l’envie sociale, etc.
“ Le bonheur répond à une économie, à des calculs, à des pesées, il a besoin de variétés autant que de contrastes. " La satisfaction lui est aussi fatale que l'empêchement. Tout ce qui résiste à la satisfaction des sens, à la propagation du progrès, prend alors le nom de souffrance. L'argent suscite l’envie: “ j'apprends qu'un ami passe des vacances plus excitantes que les miennes, connaît une vie amoureuse plus variée, des perspectives professionnelles plus riches. Conclusion : je ne suis qu'un pauvre type attelé à un destin médiocre. "
être né, poursuit Bruckner, c’est être transformable pour le meilleur et pour le pire en attendant le pire. Page 122, on y lit une description imagée de la vieillesse et de la décrépitude : les vieillards à l'hospice qui échangent d'interminables confidences sur l'état de leur prostate, de leurs poumons, etc. Mais l’état de malade peut procurer aussi une personnalité à un patient qui connaît, grâce à son mal, une intensification paradoxale de l'existence.
Le livre fourmille d'analyses et d'observations de ce type, traitées au scalpel et sous le signe d’un grand talent.
Pascal Bruckner se moque aussi du culte qui frise l’idolâtrie dont le Dalaï Lama, haute figure de l’idéal monastique, serait l'objet chez ses disciples occidentaux, “ ardents pourfendeurs de l'obscurantisme judéo-chrétien, et qui se prosternent, s’extasient sans retenue. "
Autres péchés mignons de nos contemporains : un mimétisme omniprésent et bêtifiant, la peur tragique de l'échec, d’avoir raté sa vie.
Mais que propose notre moraliste sardonique comme comportement de rechange ? Une nouvelle morale de la frugalité ? Pourquoi ne pas tendre vers une existence moins asservie à la logique des objets, à la convoitise artificielle ? " Limiter ses dépenses si cela permet de satisfaire ses passions, augmenter la part de vraie vie amoureuse et spirituelle plutôt que de s’endetter sans fin? î Retrouver tout ce qui se fait rare: la communion avec la nature, le silence, la méditation, la lenteur retrouvée, le plaisir de vivre à contretemps, l’oisiveté studieuse.
Autrement dit, préférer sa liberté au confort. Est-ce réellement à la portée de tout un chacun ?

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